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No panties – Littérature

Projet une histoire / une image (en cours)

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Un bruit… C’est quoi ce bruit?…Le réveil qui vient de sonner?… 6:58 … C’est tôt ou tard déjà?… Qu’est-ce que j’ai fait hier soir?… Est-ce que j’ai quelque chose d’important à faire aujourd’hui?… Est-ce que je devrais m’affoler?

Un coeur bat.

Pas le sien, celui de quelqu’un d’autre.

Oui mais il bat dans sa tête à elle…

Quelle étrange et désagréable sensation…

Non ce n’est pas un coeur, c’est trop douloureux et puis ça lui fait l’effet d’un marteau qui cogne fort, qui fait trembler son petit crâne endolori et qui lui trouble la vision. Elle plisse fort un oeil sans fermer l’autre, pour ne pas rompre ce contact avec le monde extérieur, qui a tant de mal à s’établir clairement.

Où est-ce que je suis?… D’accord, je suis chez moi. C’est déjà ça.

Tout est familier sans l’être, mais c’est peut-être parce que tout tangue un peu.

Les murs sont blancs, et puis les draps sont blancs, et les points devant ses yeux sont blancs aussi.

Ses cheveux sont tellement blonds qu’il sont presque blancs, c’est beaucoup trop de blanc, ça lui irrite encore plus la vue.

Elle essaie de se souvenir, pourquoi tout est flou? Elle s’accroche à son oreiller, et puis elle tend le cou pour avoir un meilleur aperçu de la pièce.

Quelques vêtements sur le sols : un soutien-gorge, une sous-robe en satin, une chaussure rouge… Tout n’y est pas, mais tout à l’air d’être à elle.

Sur la petite table de travail à l’autre bout de la chambre, soit quelques bouts de mètres plus loin à peine : une bouteille de vin couchée mais sans vin renversé, deux verres à vin vides, puis 3 autres sur le sol.

Des traces de rouge à lèvre sur certains, mais de 2 couleurs différentes : un rouge vif, et un rose.

Mais que s’est-il passé hier soir?

Elle se lève.

Péniblement.

Elle se regarde dans le miroir juste à côté du lit, elle se frotte le visage en ramenant ses cheveux dans l’ordre.

Elle se sent misérable, si fatiguée.

Elle est pourtant si belle. Il lui reste un peu de maquillage, parfaitement en place, pas de mauvais plis sur sa peau laiteuse, et pas de cheveux en bataille. C’est si facile pour elle, c’est comme ça. Elle n’a pas besoin de faire d’effort pour être jolie à l’extérieur.

Dedans c’est autre chose.

Mais que s’est il passé cette nuit?

Elle n’arrive pas à retrouver un vrai souvenir, mais s’accroche à quelques éclairs qui lui fendent l’esprit.

Des images incomplètes et un peu abstraites: un bouchon de champagne qui saute, un rire un peu trop bruyant qui lui lance une décharge dans l’esprit… Elle plisse les yeux de nouveau. Un doigt sur une bouche… La sienne? Pas sûr.

Elle abandonne et se glisse sous la douche, elle s’évapore sous l’eau brûlante et son esprit s’allège, peu-importe si elle ne se souvient de rien.

Ne pas se souvenir, c’est ne pas avoir de mauvais souvenir.

Et puis pourquoi s’embarrasser de ça? Une nouvelle journée s’offre à elle et chaque jour est l’occasion de vivre et de se créer des gravures d’âmes empreintes des plus belles joies du monde.

Si elles ne sont pas à la hauteur, on les oublie. C’est peut-être tout simplement ça la clef du bonheur.

Elle s’en convainc… c’est ce qu’elle se dit.

Elle rassemble les quelques vêtements abandonnés sur le sol mais se sent un peu irritée de constater qu’ils sont dépareillés et qu’à l’évidence, il ne s’agit pas que des siens.

Et puis les verres… Aurait-elle organisé une fête dans sa toute petite chambre?

Elle secoue la tête, on avait dit peu-importe.

Elle regarde l’heure une fois de plus, 7:32 .

Elle écarquille les yeux, 7:32 oui, mais pas du matin, de l’après midi!

Toute une nuit et toute une journée d’effacée!

Es-tu sûre de ne pas avoir d’impératif pour cette journée? Et vu l’heure… pour la soirée?

Elle balaie du regard la pièce une fois de plus et s’arrête, paniquée, sur la robe blanche en exposition sur le mannequin proche du paravent et de la coiffeuse… Le joyau.

Sa robe blanche, presque transparente et si légère qu’au moindre semblant de courant d’air, elle s’envole comme si le buste était celui d’un fantôme en vie. Sa plus belle robe, celle qu’elle avait prévu de porter pour cette occasion si spéciale… l’anniversaire.

-L’anniversaire!

Son coeur bat et s’affole, ses jambes tremblent, 7:35. Plus une minute à perdre. Elle court dans tout les sens, mais n’a besoin que de quelques minutes pour s’apprêter comme une reine : coiffure de pin-up parfaitement travaillée, maquillage de poupée, il ne lui reste plus qu’à s’habiller.

Sa robe est faite pour faire tout le travail du décolleté parfait. Corsetée pour que sa poitrine ait l’air de vouloir vous envoûter.

Vous, ou quelqu’un d’autre.

Mais elle à l’air d’avoir sa propre personnalité, et de vouloir de la compagnie. Sans aucun doute.

La robe est enfilée, il ne lui manque qu’une petite culotte. Elle entend le Klaxon, le taxi est déjà là.

Tant pis pour les dessous, après tout, ça ne lui fera un anniversaire que plus mémorable.